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RDC : PPI dénonce 16 cas d’atteinte à la liberté de la presse enregistrés de mai à juillet 2024 à Tanganyika, Nord et Sud-Kivu


L’Organisation Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI) œuvrant pour la promotion de la paix et la protection des Défenseurs des Droits Humains et des journalistes dénonce avec véhémence 16 cas d’atteinte à la liberté de la presse qui se sont produits de mai à juillet 2024 dans les provinces des Tanganyika, Sud-Kivu et Nord-Kivu dans l’Est de la République Démocratique du Congo.


PPI vient de rendre public ce chiffre dans une conférence de presse sur la situation de la liberté de la presse à l’Est de la RDC, qui s’est tenue à son Bureau, ce mercredi 24 septembre 2024 dans le cadre de son projet « Protéger la Liberté d’Informer en République Démocratique du Congo (PROLIR) ».


Dans cette conférence de presse, le Directeur des Programmes au sein de PPI monsieur Jonathan MAGOMA a indiqué qu’une légère diminution de 16 cas d’ententes à la liberté de la presse durant la période de mai à juillet contraire à la période de janvier jusqu’en avril où cette structure a documenté 22 cas.

Dans cette documentation, la province du Sud-Kivu est en tête avec 6 cas suivie du Nord-Kivu avec 4 cas, la province de l’Ituri avec 3 cas, 1 cas dans la province de Tanganyika et un cas d’un journaliste caricaturiste du Sud-Kivu qui a été retrouvé mort dans sa résidence au Rwanda.


Toujours dans ce rapport, le musèlement de la presse a été signalé à l’Assemblée Provinciale du Sud-Kivu où les journalistes Bertin BULONZA et Héritier BASHIGE ont été interdits d’y accéder pour la couverture médiatique du second tour du gouverneur de province intervenu le 02 mai 2024.


Il est également signalé l’agression physique contre Héritier BOROTO, Chef des programmes et informations à Radio Maendeleo et Président de l’Association des Journalistes Sportifs du Sud-Kivu, le journalistes Héritier Boroto a été agressé le 02 juin par les fanatiques du BC Amis Bk lorsqu’il couvrait un match de basketball qui opposait cette équipe à celle du BC chaux Sport au stadium de l'Université Evangélique en Afrique, UEA, à Panzi, dans la ville de Bukavu.


Dans la province de l’Ituri, le journaliste et directeur de la radio communautaire Amkeni BYAKATO (RCAB) émettant dans le territoire de Mambasa et Parfait KASEREKA KATOTO font l’objet des menaces de mort depuis le début du mois de mai 2024 de la part d’un officier militaire commis dans cette zone qui l’accuse de diffuser sur la radio dont il est le directeur, des émissions dans lesquelles des acteurs de la Société Civile dénoncent la passivité des forces de sécurité face aux attaques de terroristes ADF NALU contre la population. A l’en croire, des militaires FARDC sont à ses trousses depuis le 03 mai. Le journaliste vit actuellement en clandestinité.


Dans la province du Nord-Kivu, il est signalé la séquestration contre Yvonne KAPINGA, Directrice de Go FM et correspondante d’actualite.cd qui a été séquestrée par des agents de la Direction Générale des Migrations du Nord-Kivu (DGM/Nord-Kivu) le 17 juin 2024. Elle était en reportage dans une école qui venait de s'écrouler dans la ville de Goma. Du coup, trois agents de la DGM l'ont prise à partie et l'ont contrainte de supprimer toutes les données qu'elle avait déjà collectées, l'accusant d'être une infiltrée.


Au regard de ce tableau sombre PPI condamne ces violations et abus à l’égard des défenseurs des droits humains et des journalistes et propose des pistes de solutions ci-après :

  • Au gouvernement congolais : De veiller au respect strict de tous les textes légaux qui promeuvent les droits des DDH, journalistes et médias afin de garantir la liberté de la presse et celle d’expression,

  •  Au parlement : De veiller au respect et à la mise œuvre des textes légaux et renforcer le contrôle dans l’exécution de ces derniers afin de se rassurer que le gouvernement veille au respect strict de tous les textes légaux qui promeuvent les droits des DDH, journalistes et médias afin de garantir la liberté de la presse et celle d’expression en RDC,

  • Aux forces de l’ordre : De garantir l’ouverture de l’espace public en encadrant les manifestations pacifiques en lieu et place de les réprimer comme tel que c’est devenu la coutume,

  • Aux dirigeants des clubs sportifs : Des rappeler les fanatiques de leurs équipes à l’ordre et leur apprendre surtout le respect des journalistes qui sont des partenaires d’une importance capitale dans l’émergence du monde sportif,

  • Aux services de migration : De bien jouer leur rôle, celui de contrôler et veiller au respect du flux migratoire en lieu et place de s’en prendre aux journalistes en plein exercice de leur travail.


Philémon MUTULA.

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